Remboursement kilométrique : quel est le tarif ?

La route qui mène au bureau n’est jamais vraiment neutre : elle grignote du temps, parfois du moral, et souvent davantage de votre argent que vous ne l’imaginez. Derrière chaque tour de clef, chaque virage avalé, se glisse un petit calcul invisible : celui du coût réel de vos kilomètres professionnels.

Alors, combien pèsent vraiment ces trajets répétés ? Sous l’apparente banalité du quotidien, une logique froide mais implacable s’impose : celle du barème officiel, qui décide du sort de vos indemnités. Maîtriser les règles change tout : un trajet ordinaire peut devenir un avantage, ou une charge sournoise, selon la façon dont il est remboursé.

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Remboursement kilométrique : à quoi ça sert et qui est concerné ?

Le remboursement kilométrique n’a rien d’anecdotique : il répond à une réalité bien ancrée. Pour bon nombre de salariés, utiliser son véhicule personnel pour assurer des déplacements professionnels s’impose comme une évidence… mais pas sans conséquences financières. Le principe : ne pas laisser l’employé supporter seul le poids des kilomètres parcourus pour la boîte, en dehors du trajet domicile-travail, sauf cas exceptionnels.

L’indemnité kilométrique prend tout en compte : le carburant qui file, la mécanique qui s’use, l’assurance qui monte, l’entretien obligatoire. L’entreprise, ou l’employeur, rembourse sur la base d’un justificatif, selon un barème officiel. Pour être éligible : il faut que le déplacement s’inscrive dans une mission professionnelle. Les allers-retours maison-boulot ? Remboursés uniquement si aucune solution de transport collectif ne tient la route.

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  • Salariés : ceux qui s’appuient sur leur voiture, leur moto ou même leur vélo personnel pour honorer leurs missions.
  • Entreprises : toutes celles dont les équipes se déplacent dans le cadre de leur activité.

Mais cette mécanique ne s’arrête pas aux salariés : indépendants, auto-entrepreneurs, professions libérales – tous peuvent tirer parti du remboursement des frais kilométriques pour optimiser leur fiscalité. L’idée : que le coût d’un déplacement pro ne vienne pas siphonner le budget personnel.

Comprendre le barème officiel et ses critères d’application

Le barème kilométrique, actualisé chaque année par l’administration fiscale, fixe les règles du jeu. Il concerne aussi bien les salariés que les indépendants qui préfèrent déclarer leurs frais réels plutôt que d’opter pour la déduction forfaitaire de 10 %. Ce barème ne laisse rien au hasard : tout est calibré, tout est cadré.

  • Type de véhicule : voiture, moto ou cyclomoteur.
  • Puissance fiscale du véhicule.
  • Distance parcourue pour l’activité professionnelle sur l’année.

La grille officielle, revue chaque année, intègre l’ensemble des coûts : usure, carburant, entretien, assurance. Elle distingue la puissance du moteur, la distance totale déclarée. Résultat : chaque kilomètre est valorisé en euros selon ces critères précis.

Type de véhicule Puissance fiscale Distance annuelle Montant (€/km)
Voiture 4 CV Jusqu’à 5 000 km 0,529
Voiture 5 CV Jusqu’à 5 000 km 0,606
Moto Entre 1 et 3 CV Jusqu’à 3 000 km 0,324

Les véhicules électriques bénéficient d’une majoration spécifique, à la hauteur de leur coût d’acquisition et de leur empreinte écologique réduite. Ce système verrouille la pratique : impossible de gonfler les chiffres – tout dépassement du barème officialise le passage aux cotisations sociales. Un cadre, une sécurité, mais aussi une limite à ne pas franchir.

Quels sont les tarifs selon le type de véhicule et la distance parcourue ?

Les tarifs de remboursement kilométrique ne sont pas figés : ils évoluent selon le type de véhicule, la distance parcourue et la puissance fiscale. Trois grandes catégories : voitures, motos, cyclomoteurs. Les montants diffèrent, car chaque catégorie a ses propres réalités : entretien, usure, énergie, tout est pris en compte.

Pour une voiture de 4 CV, voici comment ça se décline :

  • Jusqu’à 5 000 km : 0,529 €/km
  • Entre 5 001 et 20 000 km : 0,316 €/km + 1 065 €
  • Au-delà de 20 000 km : 0,370 €/km

Avec 5 CV sous le capot, la note grimpe :

  • Jusqu’à 5 000 km : 0,606 €/km
  • Entre 5 001 et 20 000 km : 0,340 €/km + 1 320 €
  • Au-delà de 20 000 km : 0,407 €/km

Pour les motos, le calcul se fait sur une base différente. Exemple : pour un deux-roues de 1 à 3 CV :

  • Jusqu’à 3 000 km : 0,324 €/km
  • Entre 3 001 et 6 000 km : 0,081 €/km + 729 €
  • Au-delà de 6 000 km : 0,194 €/km

Les véhicules électriques voient leur indemnité rehaussée, reflet d’un choix de mobilité plus vert et d’un coût d’achat supérieur. Pour les salariés qui optent pour la mobilité durable – covoiturage, transports collectifs – il est possible de cumuler cette indemnité avec le forfait mobilités durables. Un petit plus qui fait parfois pencher la balance.

voiture déplacement

Exemples concrets pour calculer votre indemnité kilométrique

Illustrons avec un cas réel : un salarié roule avec sa voiture personnelle (5 CV) pour ses rendez-vous professionnels et totalise 6 000 km sur l’année.

  • Le barème correspondant : 0,340 €/km + 1 320 €, tranche 5 001 à 20 000 km.

Calcul :6 000 km x 0,340 € = 2 040 €Ajoutez la somme forfaitaire : 2 040 € + 1 320 € = 3 360 €

Autre exemple : une moto de 2 CV totalise 4 500 km sur l’année.

  • Le barème : 0,081 €/km + 729 €, tranche 3 001 à 6 000 km.

Calcul :4 500 km x 0,081 € = 364,50 €364,50 € + 729 € = 1 093,50 €

Ce remboursement ne couvre pas seulement l’essence : il englobe aussi l’usure mécanique, les pneus, l’entretien, l’assurance. À chaque demande, il faudra fournir des justificatifs : relevé kilométrique, motif du déplacement, caractéristiques du véhicule, carte grise.

  • Les frais annexes, comme les péages ou le stationnement, sortent du cadre du barème. Ils restent remboursables, mais sur facture, à ajouter à votre dossier.

Ce système, finalement, épouse chaque situation : c’est la réalité du terrain, du compteur, de votre véhicule, qui dicte la règle. Le remboursement s’ajuste à votre parcours – et offre, parfois, la satisfaction discrète de voir chaque kilomètre reconnu à sa juste valeur.